En France, le rapport du 19 juin 2019 insiste sur la nécessité de coconstruire et donc de reconnaître une place citoyenne pleine et entière aux personnes, une place autodéterminée. Dans le même temps, faisant suite aux rapports Piveteau ( 2014 et 2022) , ainsi qu’à la volonté gouvernementale de redessiner les contours du champ médico-social, dans les politiques sociales et médico-sociale, le « renforcement du pouvoir d’agir des citoyens, des familles est devenu un incontournable dans la promotions de nouvelles façons d’agir le travail social ».
L’autodétermination s’inscrit aujourd’hui dans un cadre juridique favorable à son développement, puisque les textes tendent à promouvoir le respect des droits des usagers et la personnalisation des prestations (loi 2002-02), la citoyenneté et la participation sociale des personnes handicapées (loi 2005-102) l’autonomie et la liberté de faire ses propres choix (convention internationale relative aux droits des personnes handicapées de 2006).
Toutefois l’autodétermination se décline notamment par le fait d’agir par soi-même. Mais pour agir par soi-même il faut disposer des ressources nécessaires pour réussir l’action envisagée. Le fait d’enjoindre un individu à devenir plus autodéterminé, sans s’assurer qu’il dispose des ressources pour y parvenir est une forme sophistiquée d’aliénation. Le développement de pouvoir d’agir est « un processus, un mécanisme par lequel les personnes acquièrent le contrôle des évènements qui les concernent » (Julian Rappaport). Pour ce faire il importe d’accorder à la personne accompagné l’attention nécessaire à entendre ce dont elle pense avoir besoin et de lui permettre d’expérimenter.